Dans un entretien qu’il a accordé à Libération et repris par www.nouvelleactu.com le vice coordonnateur de la coalition Diomaye-Président par ailleurs coordonnateur du mouvement pour la transformation nationale (MTN), Abdoulaye Doro Diop se dit très satisfait de la gestion du Président Bassirou Diomaye Faye. Concernant la question de l’émigration irrégulière, il pense que c’est une conséquence au problème d’employabilité et ce n’est pas une question qu’on va réglée en 100 jours ou bien en 5 mois.

Nouvelleactu.com: Comment se comporte la coalition Diomaye Président au niveau du département de Guédiawaye ?

Nous sommes restées dans la logique de la campagne présidentielle, nous sommes très bien entourés. C’est une coalition qui est dynamique et nous travaillons en synergie, dans l’intelligence collective. Nous continuons d’organiser nos activités. Nous sommes toujours dans l’entraide et la solidarité. Dans la coalition, il n y a pas de bruit, pas de tiraillement. Nous nous voyons comme une famille, nous développons des activités ensemble. Aujourd’hui, tout le monde accepte la légitimité du coordonnateur départemental à savoir Dr Alpha Ba pour vous dire que c’est une coalition qui s’entend très bien.

Le Président Bassirou Diomaye Faye a fait plus de 5 mois à la tête de ce pays, comment appréciez-vous sa gestion ? 

Pour l’instant, nous pouvons dire qu’il est en train de faire un excellent travail à la tête du pays. Il faut savoir que quand vous venez d’arriver, il faut forcement faire l’Etat des lieux et je pense que jusqu’à présent on est dans la période d’Etat des lieux. Les nominations ne sont pas encore finis et parmi les nominations, il y a certains qui n’ont pas encore pris fonction, dans beaucoup d’agence, il y a des audits qui ont été lancés. Ce qui veut dire que quand on lance des audites, on est obligées de les attendre pour pouvoir être actif et eu égard à tout cela, les gens commencent à travailler. Je pense tout simplement qu’il y a un bel état d’esprit qui est là et qui est fidèle à la signature de la coalition à savoir le Jub Jubbeul Jubantti, maintenant, il faut assainir en faisant l’état des lieux, il faut apprécié ce qui a été légué et après cela, on pourra définir la vision et c’est sûr que dans la déclaration de politique générale du premier ministre on sentira la stratégie que l’Etat veut mettre en place pour accompagner le développement de ce pays.

Par rapport à cette déclaration de politique générale, est ce que c’est le fait d’être minoritaire à l’Assemblée nationale qui retarde les choses ?

Nous sommes dans un pays où chacun est libre de donner son avis et je pense que c’est cela même la démocratie. Il faut dire que les gens ont voulu installé un débat qui ne devrait pas existé. Pour moi, c’est simple, quand le Premier Ministre Ousmane Sonko a fait sa sortie, il a manifesté sa volonté à faire sa déclaration de politique générale. Maintenant, tout le monde sait que l’Assemblée nationale n’était pas prête à l’accueillir du fait d’un règlement intérieur qui ne répondait pas à la situation actuelle du pays et je pense que par respect, il a eu à demander à l’Assemblée nationale de revoir son règlement intérieur et si on arrive aujourd’hui à revoir ce règlement intérieur, cela veut dire qu’il y avait un souci dans le passé. Je pense que d’ici quelques semaines, le Premier Ministre va faire sa déclaration de politique générale. Cela va permettre à beaucoup de sénégalais de connaitre les orientations de ce nouveau régime.

Avec les nominations qu’on voit chaque mercredi après le conseil des ministres avec le profil et le passé des personnes qui sont nommées, ça ne sent pas un peu le partage du gâteau selon vous ?

C’est ce qui me fait rire parfois quand j’écoute les gens. Un régime qui vient de s’installer, forcément il doit faire de nominations. Certains parlent du nombre par jour mais pour moi, il n y a pas de problème qu’il n’y ait 120 personnes nommées ou 10 dans la mesure où il y a un régime qui vient de s’installer et qui va diriger avec ses hommes. Aujourd’hui, les gens doivent être heureux qu’il y ait cette pléthore de nomination. Cela veut tout simplement dire qu’on veut aller vite. Maintenant, il y ait partage du gâteau, c’est normal que l’opposition puisse parler ainsi car elle est dans son rôle mais quand on est dans une coalition, qu’on chemine dans cette coalition, qu’on gagne avec cette coalition mais l’idéal voudrait qu’on travaille avec ces gens-là et je pense que c’est ce qui est entrain de ce faire.

Et vous pensez que les nominations de Nitt Doff et de Kilifeu sont légitimes ?

Je ne vois pas de problème en ce sens-là. Ce qui est important c’est que dans les nominations qu’on puisse sentir que la personne a les compétences. Que ce soit Kilifeu ou Nitt Doff, les domaines dans lesquels ils ont eu leurs nominations c’est aussi leurs domaines. Je pense qu’ils sont assez outillés pour pouvoir diriger ces structures. Ce qui est important, c’est le profil de la personne.

Aujourd’hui, il y a l’émigration irrégulière avec son lot de conséquence, selon vous comment peut-on endiguer le phénomène ?

Il y a énormément de chose à faire. Nous sommes dans un pays où tout est urgence. Je pense que ce gouvernement doit avoir le courage de ses idées, avoir cette patience parce que soit on fait des choses qui ne seront pas durables soit on a le courage de nos idées et ça va créer quelques frustrations mais cela nous permettra quand on va vraiment installer les réformes que cela puissent être des reformes durables dans lesquelles la population va y trouver son compte. Le problème de l’émigration irrégulière est une conséquence de ce problème d’employabilité et ce n’est pas une question qu’on va réglée en 100 jours ou bien en 5 mois. Quand on parle d’employabilité des jeunes, on parle de formation, donc je pense qu’aujourd’hui ce qu’on gagnera à faire par rapport aux jeunes, c’est de leurs assurer des formations de qualités, des formations diversifiées et cela leurs permettra de pouvoir choisir de faire des formations courtes ou longues. C’est-à-dire donner aux jeunes des compétences pour pouvoir intégrer des entreprises. Il faut donner à la jeunesse une place qu’elle n’a jamais occupée.

Etes-vous de ceux qui pensent que l’Assemblée nationale doit être dissoute pour donner au Président Diomaye une majorité ? 

Je pense que ce ne serait pas une première fois. Aujourd’hui, je pense qu’au vu la réglementation, nous avons ce droit. Aujourd’hui, le Chef de l’Etat a saisi le conseil constitutionnel en ce sens. Il faudra nous doter d’une Assemblée nationale qui va répondre aux enjeux du futur mais aussi aux réformes que nous voulons mettre en place et je pense que pour cela, il faut dissoudre cette Assemblée nationale.

Que pensez-vous de cette polémique soulevée par le Premier Ministre Ousmane Sonko sur la question du voile ?

C’est une question très sensible. Nous avons amené ce débat dans un cordon très sensible parce qu’au Sénégal, nous avons une stabilité en ce sens-là. Nous sommes dans un pays où on a appris à vivre dans la diversité. Ce débat-là, il ne fallait pas le déplacé à ce niveau. Je pense que le Premier Ministre revenait sur une question très sensible qui est une question d’actualité et qui revient chaque année. Il faut dire que les écoles sont encadrées par des lois. Quand on prend l’éducation nationale, elle est laïque maintenant, cela ne veut pas dire que les écoles Franco-arabe ou catholique ne doivent pas donner un enseignement religieux mais il est optionnel dans ces écoles. Ce qui veut dire que si on s’en limite à la loi qui dit que les écoles sont laïques, je pense qu’on doit pouvoir autoriser tout le monde et vice versa. Ce qui est important, c’est que nous sommes un pays de dialogue et que le ministre de l’éducation est parti voir les responsables de l’église et je pense que ce débat est derrière nous.

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