Par Mbagnick Diouf 

Pour faire face à la crise au Sahel et instaurer une stabilité, les programmes doivent non seulement être jumelés mais surtout il faut impliquer les populations elles-mêmes pour qu’elles deviennent des citoyens actifs, a déclaré El Hadji Ass Sy, président de la Fondation Koffi Annan.

 » Citoyens actifs c’est avoir des droits, avoir accès à des services de base et développer une culture de tolérance, de partage, de paix et de non-violence’’ a-t-il dit.

M Sy prenait part, à Dakar, à une consultation régionale sur la situation actuelle Afrique de l’Ouest et au Sahel, marquée par une crise multiforme, initiée par l’Organisation internationale Enda Santé.Le président de la Fondation Koffi Annan estime qu’une parfaite implication des communautés est la façon la plus sûre d’interpeler ceux qui nous gouvernent.

Ce qui à son avis, va créer des relations de confiance mais aussi de devoir envers ceux-là qui ont besoin de services de base. Sur les difficultés que traversent les communautés dans le Sahel, il souligne qu’aujourd’hui le problème est simplement dû au fait que beaucoup de régions et de populations ont été abandonnées pendant fort longtemps.

Il déplore le fait qu’au moment où il fallait résoudre les problèmes de santé mais il n’y avait pas de médecins, au moment où il fallait envoyer des enfants à l’école, il n’y avait pas d’écoles, des femmes meurent en donnant la vie, des jeunes filles doivent parcourir des kilomètres pour chercher du bois ou puiser de l’eau dans un chemin parsemé de tous les dangers possibles.

Des situations que M. Sy juge inacceptables parce que pouvant augmenter les vulnérabilités sur un terrain déjà fertile à toutes les formes d’extrémisme.Recoudre la déchirure du tissu socialL’inégalité, l’iniquité, la non satisfaction des besoins de base les plus élémentaires et la vulnérabilité ont fini par créer une déchirure du tissu social. Une situation difficile mais pas impossible de résoudre. Selon M. As SY,

« pour recoudre cette déchirure, il faut mettre les gens ensemble autour de ce qu’ils ont en commun comme l’humanité que nous partageons, la dignité à laquelle nous aspirons tous mais également la solidarité qui est la base de notre survie au niveau des communautés. » propose-t-il.

En insistant sur une approche multiforme et multisectorielle car pour une telle mission toutes les parties doivent s’impliquer. Ce n’est pas la seule affaire des communautés.

« On ne peut pas faire supporter tout ce fardeau sur les seules épaules des communautés ou des citoyens. Les gouvernements doivent jouer leur rôle en respectant les promesses faites aux populations et de l’autre côté que les communautés affirment une citoyenneté active pour que l’on se retrouve autour de l’essentiel. » précise-t-il.

Accompagner les communautés

La nature du travail de la société civile est liée aux difficultés que rencontrent les communautés. Sans ces difficultés peut être on n’aurait pas besoin de la société civile. Mieux on est conscient des difficultés, mieux on est en mesure de les transcender.

Le rôle des organisations de la Société civile est d’accompagner les communautés pour faire face à leurs besoins de l’heure. Un accompagnement qui doit être continu, c’est-à-dire être à leurs côtés tout le temps : avant, pendant et après les crises pour instaurer une confiance forte.

« Les ONG et la société civile vont jouer un rôle de relais à tous les niveaux pour contribuer à la résolution des problèmes. Nous nous devons d’interpeler les garants des droits, des libertés pour qu’ils jouent leur rôle. » Affirme-t-il.

Le président de la Fondation Koffi Annan reconnait que l’accompagnement qui a des limites n’est pas facile.

« Les ONG et autres organisations de la société civile doivent être conscientes des difficultés et des limites du travail qui les attendent. Nous devons toujours nous rappeler que c’est exactement en ce moment-là qu’on a besoin de nous plus que jamais. Nous devrons avoir une idée des espaces au niveau desquels nous travaillons. De plus en plus on remarque que des travailleurs humanitaires perdent la vie sur le terrain, de même que des journalistes. Ce qui n’est pas normal. »

Il prône pour la préservation et le respect des espaces et principes fondamentaux humanitaires, mais aussi une neutralité et une impartialité qui doivent prévaloir.

La société civile doit certes être neutre et impartiale mais ne doit pas être indifférente. Elle doit s’engager en gardant toute son indépendance.

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