Par Nouvelleactu

Les secteurs de la cordonnerie et de la maroquinerie vivotent. Ils sont au bord du gouffre. Les responsables tirent la sonnette d’alarme. Ils déplorent avec vigueur la concurrence des chinois et des turques, qui disent-ils, ont inondé le marché local de chaussures et autres produits, à tel point qu’ils n’ont pas pu écouler leurs marchandises durant la fête de Korité.

« Ce qui s’est passé au Sénégal durant cette fête de Korité est inédit. Le marché local a été inondé de chaussures et aux autres marchandises venant de la Turquie et de la Chine. Nous avons vécu une fête difficile car nous n’avons pas pu écouler nos produits. C’est inadmissible » fustige Ousmane Lo président du collectif And Samm Luniou Mome.

C’est un collectif qui regroupe de nombreuses associations de personnes qui s’activent dans la cordonnerie et la maroquinerie. Mais au lendemain de la fête de Korité 2024, les responsables sont dans une colère noire.

« Nos magasins et boutiques sont remplis de chaussures, de sacs et autres. Personne n’a pu écouler ses produits, à cause la concurrence déloyale. Cette année, nous avons des membres qui ont eu du mal à s’acquitter de la dépense de la fête de Korité. Nous avons vu des membres de notre collectif emprunter 15 000 F pour faire des achats pour leurs enfants. Ce n’est jamais arrivé par le passé. Nous sommes vraiment fatigués » martèle M Lo.

Selon Ousmane Lo et ses camarades, aujourd’hui, le consommer local doit être encouragé. « Cela passe par la protection et l’accompagnement des artisans sénégalais, notamment les cordonniers » soupirent-ils.

… et interpellent le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.

Le président des cordonniers-maroquiniers du département de Pikine, Youssou Camara, embauche la même trompette. Selon lui, la situation que traverse le secteur mérite un diagnostic très profond.

« Les pertes sont énormes. Nous avons vu des cordonniers qui ont travaillé dur mais au bout compte, ils même pas eu de quoi satisfaire le minimum de leurs besoins. Beaucoup d’entre nous ont passé une fête de Korité très difficile, faute d’argent, car n’ayant pas pu écouler leurs produits à cause de la concurrence. Ce qui est anormal. Nous voulons que l’État accompagne ce corps de métier car c’est une filière qui emploie de nombreuses personnes. Nous demandons au ministre de l’artisanat Mountaga Diao, au premier ministre Ousmane Sonko et président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye à nous aider et à nous accompagner. Nous ne sommes contre les investisseurs étrangers mais les artisans nationaux doit être protégés » a expliqué Youssou Camara.

« Nous demandons à ce qu’il y ait des concertations sérieuses en nous impliquant car il n’est plus question que des gens décident à la place des cordonniers » a-t-il renchéri.

Le président de l’association « And Défar Sunu métier » et membre du collectif, Ibrahima Khalil Thiam, lui invite les nouvelles autorités à prendre leurs responsabilités.

 » Nous ne disons pas qu’un produit ne pas entrer au Sénégal mais il faut limiter les produits finis car ça tue à petit feu les produits locaux. Toutefois nous pour l’entrée de la matière première  » renseigne M Thiam.

« C’est très choquant que nous ne puissions pas jouir de notre métier à cause des étrangers. Les nouvelles autorités sont interpellées pour réguler le secteur ».

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