Par Nouvelleactu

Mercredi 17 avril 2024. La pendule affiche 18 heures. Le soleil darde ses derniers rayons du jour. La tannerie de Guédiawaye se trouve dans la commune de Wakhinane Nimzatt. Il existe depuis plus d’une quarantaine d’années. Dès que vous franchissez le portail du site, l’odeur du cuir titille vos narines. Cette après-midi-là, à notre arrivée, beaucoup le site était presque vide.

Beaucoup de tanneuses étaient rentrées. Seules quelques femmes et quelques hommes y étaient. Ils s’affairaient aux dernières taches de la journée. La tannerie de Guédiawaye est bâtie sur beaucoup de m2. Sous un a ris vétuste, fait à l’aide de morceaux de tissus déchiré une veille mère, d’un âge avancé, est à plein dans le travail, comme si, elle venait de démarrer sa journée. Elle use de toute ses forces pour nettoyer une de cuir. Mais le travail semble pénible.

« Vous avez vu comment les tanneuses travaillent ici. Le travail est toujours manuel. Aujourd’hui nous devrions avoir des outils de travail modernes. Cela allait nous épargner de fournir beaucoup d’efforts physiques. Mais c’est regrettable » se désolé Youma Fall présidente coopérative de la Tannerie de Guédiawaye. Koukaya Fall, Mme Sy, est une jeune dame. Elle connait bien le site communément appelé  » Badiou Narre « .

Elle s’indigne des dures conditions des tanneuses. « Ça fait mal de voir ses braves femmes travailler dans ces conditions. Cette situation est causée par le manque de matériel moderne » s’offusque Mme Sy. Cependant selon Koukaya Fall, il n’y a pas que.

« Dans ce site, les tanneuses sont aussi confrontées à un manque d’eau et une insécurité car il n’est pas éclairé. Il est risqué d’y rester jusqu’à une certaine heure » a martelé Koukaya Fall.


….La modernisation du site, une exigence des tanneuses.

Près d’une centaine de femmes travaille à la tannerie ou Badiou Narre de Guédiawaye. Ce jour-là, Nassara Sougou Fall secrétaire générale de la coopérative artisanale des tanneuses de Guédiawaye, affiliée à l’union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS), était sur les lieux. A notre arrivée, elle s’apprêtait à rentrer à la maison.

« La tannerie est un secteur pourvoyeur d’emplois. Nos enfants qui échouent à l’école viennent ici pour apprendre du métier. Mais nous tannons toujours comme le faisait nos arrières grands parents. Seuls nos partenaires que sont le Bureau international du travail (BIT) et notre centrale syndicale (UNSAS) nous appuient. Ils nous offert beaucoup de formation, dans divers domaines. Mais nous voulons que les autorités renforcent cet appui. Nous demandons aussi à l’État du Sénégal à nous aider à moderniser le site. Le travail est toujours rudimentaire. Cela au 21eme siècle, est inacceptable » peste-elle.

« Mais nous remercions nos partenaires car ils ont formé les tanneuses en alphabétisation. Aujourd’hui, beaucoup de femmes savent faire des calculs » ajoute Mme Fall. « Aujourd’hui ce que nous voulons, c’est la modernisation de notre site ».


La concurrence dite déloyale, un casse-tête cornélien pour les tanneuses.

A la tannerie de Guédiawaye, les difficultés ne se compte pas sur le bout des doigts, tellement elles sont nombreuses. Le problème de l’écoulement de leur produit se pose avec acuité. Selon les femmes tanneuses, la concurrence a fini de mettre à terre le secteur de la tannerie.

« Nous écoulons très difficilement nos produits. Si vous vous tannez 40 peaux, par exemple, vous êtes obligés de les vendre à vil prix à cause des exportations des peaux » s’est offusquée Mme Nassara Sougou Fall.

Dans la même veine, Adjara Fall, une autre responsable de la coopérative artisanale de la tannerie de Guédiawaye, a du mal à cacher sa colère.

« Aujourd’hui, les cordonniers sénégalais n’achètent plus le cuir que nous produisons. A cause de la concurrence et des exportations de peaux. Le marché est inondé de produits importés. Il coute moins cher que le nôtre. Mais nous avons la meilleure qualité. Si les cordonniers n’achètent nos produits, c’est une hécatombe ? C’est pourquoi, nous invitons les nouvelles autorités à limiter les exportations pour nous permettre de vendre nos peaux » a plaidé Mme Adjara Fall. A l’en croire, il est temps de rendre effectif le consommer local au Sénégal.

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