Les manifestations qui se sont éclatées dans le pays ces derniers jours suite au délibéré du procès Ousmane Sonko – Adji Raby Sarr ont occasionné plusieurs dégâts matériels et des pertes en vie humaine. La banlieue, notamment le département de Pikine a payé la plus lourde tribu de ces manifestations, car au moins, six (6) de ses jeunes ont été tués lors de ces manifestations.

Entre Jeudi et vendredi dernier lors des manifestations qui ont suivi le délibéré du procès Ousmane Sonko, Adji Sarr, plusieurs jeunes de Pikine sont tombés. Ils ont été touchés par des balles selon les proches de ces victimes. Une situation qui a plongé tout le département de Pikine dans une profonde tristesse et un désarroi total. 

 

Khadim Ba 21 ans tué à Pikine Texaco

Il était âgé de 21 ans et habitait dans la commune de Djiddah Thiaroye Kao précisément  à Niétty Mbar. Khadim a été le premier de cette longue liste de personnes tuées à Pikine à être tombée sur le champ de bataille. Tout est parti le 01 Juin dernier dans le cadre du procès Sweet Beauty opposant Ousmane Sonko à Adji Sarr et dont le leader de Pastef a été condamné à 2 ans de prison ferme. C’est ainsi qu’une vague de manifestations a éclaté un peu partout dans le pays. La banlieue n’a pas alors échappé à cette furie de la jeunesse qui protestent contre le verdict du juge. Après un face à face très rude entre les jeunes manifestants et les forces de l’ordre. C’est au rond-point Texaco que l’irréparable s’est produit. C’est là-bas que le jeune Khadim Ba âgé de 21 ans a été tué laissant ainsi ses parents, amis, voisins, et tout un quartier dans une tristesse, « je suis vraiment triste car Dieu m’a donné que deux garçons. Et voilà qu’ils ont tué Khadim, c’est vraiment déplorable. Il était tout pour moi. C’est lui qui partait chaque jour au marché pour récupérer les marchandises une fois que je les ai achetés. Il était à la maison le jour du délibéré. Mais à un moment donné, il s’est levé et a demandé à sa sœur est-ce qu’Ousmane Sonko a été arrêté ou pas. C’est à cet instant qu’il est sorti. Toute la maison était au courant de sa mort mais ils essayaient de me cacher la nouvelle. Mais malheureusement Khadim est parti. Un homme très courageux, qui avait pitié de moi. Ils m’ont dit que Khadim a reçu une balle », a informé Seynabou Diop, ma mère de Khadim Ba.  

Bassirou Sarr 31 ans tué à Guinaw Rails Nord (DAARAL BA)

Cet habitant à Guinaw rails nord au quartier Demba Coumba Mbaye est un tailleur dont le professionnalisme et le sérieux a été décrit par tout le quartier. Bass, comme l’appelait ses amis était un homme de paix, une personne qui demandait souvent à ses amis de ne pas descendre sur le terrain pour manifester. Alors c’est Vendredi dernier lors du deuxième jour de manifestation que le jeune Bassirou Sarr 31 ans est tombé à Guinaw rails nord près du foirail juste après la sortie de l’autoroute à péage à hauteur de la sortie de poste Thiaroye. Ce jour-là, des jeunes avaient barré la route, brûlés des pneus pour disent-ils protester contre le verdict issu du procès qui a opposé le leader de Pastef Ousmane Sonko à l’ex masseuse de Sweet beauty Adji Raby Sarr.  C’est là-bas que Bass a reçu une balle dans la tête selon ses proches. A la maison mortuaire ou nous avons fait un tout, nous avons trouvé toute une famille désemparée,  triste et en colère qui a promis de se faire justice. Ainsi, selon Lamine Sarr, son petit frère « Bass » comme il l’appelle n’a jamais manifesté, «  nous habitons près de la sortie de l’autoroute à péage à hauteur de poste Thiaroye. Ici, les jeunes étaient sortis en masse pour brûler des pneus et barrer la route. C’est ainsi, qu’une véritable intifada s’est déclarée entre les jeunes et les forces de l’ordre. Puisque nous habitons à côté, tout le monde était presque dehors pour voir ce qui se passait, c’est ainsi qu’il a été touché. Il a été acheminé vers l’hôpital de Pikine mais malheureusement, l’irréparable s’est produit. Nous demandons au Président de la République, Macky Sall, de régler ce problème le plus rapidement possible. Notre pays est connu pour sa démocratie et sa « térranga ». Nous devons tous cultiver la paix. C’est déplorable qu’on perde des vies de la sorte. C’est vraiment dommage », a expliqué Lamine Sarr, grand frère du défunt Bassirou Sarr.

Ismaila Traoré  dit Petit, 29 ans tombe aussi à Guinaw rails sud 

C’est un véritable coup du sort qui a emporté Ismaila Traoré dit Petit dans la nuit du vendredi à samedi. Alors que des manifestants continuent de protester et de piller les marchés et grandes surfaces, « Petit » comme l’appelait ses proches était sorti vers les coups de minuit pour accompagner sa maman passé la nuit de l’autre côté de la route nationale numéro à hauteur de « Chez Charlie ». C’est au retour que l’irréparable s’est produit selon Boubacar Barry, oncle de « Petit », « Petit était parti accompagné sa maman passé la nuit de l’autre côté. Au retour, en traversant la route de Thiaroye, il a trouvé ses amis et ils étaient assis tranquillement en train de discuter. C’est ainsi qu’il a acheté du couscous pour dîner. C’est ainsi qu’une voiture est venue avec des personnes à bord et ils ont ouvert le feu sur eux et il a reçu trois balles réelles et il est mort sur le coup. Après l’autopsie, nous allons porter cette affaire au niveau de la justice pour que nous puissions identifier les auteurs de cet acte barbare et éventuellement que l’Etat prenne ses responsabilités. Petit est un fils d’un ancien policier et depuis le décès de son père, c’était ce jeune décédé qui s’occupait de sa maman qui est quand-même très âgée. C’est pourquoi, nous voulons que justice soit faite. Nous voulons savoir les circonstances du décès de notre fils », a expliqué Boubacar Barry, Oncle d’Ismaila Traoré. 

Ibrahima Drago, 25 ans Guinaw rails sud

Ce jeune homme était l’espoir de toute une famille, il travaillait déjà au port autonome de Dakar. En même temps, Ibrahima Drago s’activait dans la lutte d’ailleurs son combat en « mbapatt » devait se tenir hier c’est-à-dire au lendemain de son décès. Selon ses proches, Ibrahima avait déjà vendu les tickets que le promoteur de son combat lui avait remis. Mais hélas, la faucheuse a frappé. Vendredi, deuxième jour des manifestations, Ibrahima est sorti après la prière du vendredi et c’est à cette instant que sa famille qui ne pensait pas que son fils pouvait aller dans une manifestation l’a vue pour la dernière fois, « Ibrahima a reçu trois (3) balles, une au niveau du dos, les deux autres sur le corps. J’étais tout à l’heure à l’hôpital et c’est le médecin lui-même qui m’a fait savoir qu’Ibrahima a reçu 3 balles. Ibrahima a pris le déjeuner avec nous tous dans la maison, ensuite il a effectué la prière du vendredi avant de sortir. C’est vers 17h qu’il est sorti. Mais c’est vers 20 heures qu’on nous a informés de la mort d’Ibrahima. C’est à Tableau Tivaouane qu’il a été touché. Je demande maintenant aux jeunes de se ressaisir car tous les hommes politiques sont égaux, ils ne sont animés que par leurs propres intérêts. Maintenant, nous voulons tout simplement que justice soit faite. Nous allons poursuivre les auteurs de ces crimes », menace Mamadou Ndiaye, oncle d’Ibrahima Drago. 

Mohammed Sylla, 19 ans, élève en classe de 3em Thiaroye Gare

Elève en classe de 3em, Mohammed Sylla fait partie de ces jeunes qui sont tombés lors des manifestations qui se sont éclatés dans le pays entre Jeudi et Vendredi dernier. Il a été touché à Thiaroye Gare « il ne faisait pas partie de ceux qui manifestent ce jour-là. C’est vers 18 heures qu’il est sorti et juste après on revient pour me dire que Mohammed a été tué. On ne sait pas où est qu’il a été acheminé. Nous avons fait le tour des hôpitaux c’est au lendemain que nous avons trouvé le corps de Mohammed au niveau de la morgue de l’hôpital Roi Baudouin de Guédiawaye.  Maintenant, à l’ Etat de voir ce qu’il va faire. Mohammed était tout pour moi, un brillant élève. Vraiment nous sommes triste», précise Soriba Sylla, père de Mohammed Sylla

 Mor Ndiaye, 22 ans, Fass Mbao

C’est à Tally Mame Diarra que Mor Ndiaye a été touché par balle selon son père Mor Ndiaye. Ce jeune homme de 23 ans qui jouait au football ne savait certainement pas qu’il avait rendez-vous avec la mort en sortant de chez lui pour aller s’entraîner, « J’étais à Saly Portugal parce que je travaille là-bas. C’est le soir que ma femme m’a appelait pour me dire que les enfants veulent sortir de la maison. C’est ainsi que j’ai appelé Mor sans le joindre. Par la suite, j’ai pu joindre son frère qui me disait que Mor était parti à l’entraînement. C’est vers 19 heures que ma femme m’a appelé avec  des cris me disant que Mor a été tué par balle mais ce n’était pas grave et il est à l’hôpital. Ensuite vers 1 heure du matin, on m’appelle encore pour me dire que Mor est décédé. Il ne manifestait pas, mes enfants ne participaient jamais à ce genre de choses. Il aimait trop le football et jouait très bien aussi »,  précise Assane Ndiaye, Père de Mor Ndiaye.

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