Code de la famille sénégalaise :
Les femmes handicapées plaident pour la révision des articles 111 et 196
Par Younoussa BALDE
Le siège de la fédération des associations des personnes handicapées (FSAPH) a abrité deux (02) jours, atelier de sensibilisation et de plaidoyer sur la prise en charge des femmes et filles handicapées dans le code de la famille à travers les articles 111 et 196 pour mieux outiller et renforcer les membres sur la défense de leurs droits dans la société. Selon le code de la famille sénégalaise, en son article 111, le mariage ne peut être contracté qu’entre un homme de plus de 18 ans et une femme de plus de 16 ans sauf dispense d’âge accordée pour motif grave par le Président du tribunal régional après enquête.
« Nous souhaitons la révision de l’article 111 du code de la famille sénégalaise car nous estimons qu’à 16 ans, une fille est encore une enfant. En plus vivre avec un handicap est déjà une difficulté si en cela s’ajoute une grossesse, c’est une double peine que l’on fait subir à la fille handicapée. Nous voulons que l’âge de mariage soit porté à plus de 18 ans même » plaide Mme Fatou Diop. D’après la gestionnaire administrative et financière du comité des femmes de la fédération des associations des personnes handicapées (FSAPH), à 16 ans la fille handicapée est toujours sensible.
« Nous voulons que cette révision soit apportée et introduite dans le code de la famille sénégalaise pour mieux protéger cette couche et respecter leurs droits » renchérit Fatou Diop. S’agissant de l’article 196, il interdit la recherche de paternité. « L’établissement de la filiation paternelle est interdit à tout enfant qui n’est pas présumé issu de mariage de sa mère ou n’a pas été volontairement reconnu par son père, exception faite des cas prévus à l’article 211 ».
Selon le point focal du projet « Voix et leadership des femmes au Sénégal », la révision de cette article s’impose car les filles handicapées sont souvent victime de viol. « Quand il y’a viol, l’auteur de l’acte refuse d’assumer ses responsabilités et ce n’est pas cet individu qui va accepter la paternité de l’enfant » explique Fatou Diop. Elle soutient que des séries d’activités de plaidoyer seront organisées pour pousser les autorités à réviser les articles 111 et 196 du code de la famille sénégalaise.