C’est en présence des Présidents  Mohamed Ould Cheikh EL GHAZOUANI de la République islamique de Mauritanie, et président en exercice de l’Union Africaine, d’AZALI Ansoumani de l’Union des Comores, d’Adama BARROW de la République de Gambie, d’Umaru Sissoko EMBALO de la République de Guinée-Bissau, de Brice Clotaire Oligui NGUEMA de la République Gabonaise que le Chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye a annoncé cinq (5) mesures de réappropriation d’une partie de l’histoire commune avec 16 pays africains frères.

Identifier les victimes et situer les responsabilités sur le massacre de Thiaroye en 1944, est aujourd’hui essentiel pour ouvrir la voie à une réconciliation sincère, tels sont des propos du Chef de l’Etat Bassirou Diomaye Faye. Il l’a dit hier lors de la célébration du 80iéme anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais devant ses hôtes venus de la sous régions.

 « Malgré les pertes énormes sous les balles nazies, les faits d’armes du régiment des tirailleurs sénégalais sont incontestables et ont grandement contribué à la victoire des alliés. Qu’il s’agisse, entre autres, de la libération de la Tunisie, du débarquement à l’ile d’Elbe, de la libération de Toulon et de celle de Paris, ils ont tenu leur rang en combattant de manière acharnée parfois jusqu’au sacrifice suprême pour conquérir une localité ou tenir une position. Ils méritent tous les honneurs, notre respect et notre admiration. Mais la suite de l’histoire est à l’inverse de ces immenses sacrifices. A la place d’éloges et de reconnaissance, l’ordre fut donné de neutraliser ceux qui avaient enduré la ségrégation dans les prisons allemandes et la rigueur de la captivité. L’irréparable se produisit le 1er décembre 1944 ici à Thiaroye quand le Général Dagnan ordonna de tirer sur des innocents désarmés dont le seul tort a été de réclamer le paiement de leurs indemnités, primes et autres allocations.

Nous commémorons l’anniversaire du massacre de Thiaroye pour, d’une part, rendre hommage aux victimes et graver leur mémoire dans notre conscience collective et, d’autre part, jeter les bases de la restauration de la vérité historique en mettant fin à l’omerta sur cet épisode tragique voulu et entretenu par l’autorité coloniale », a expliqué le Président de la République du Sénégal Bassirou Diomaye Diakhare Faye.

Selon lui, « il ne s’agira pas d’une porte ouverte pour susciter le ressentiment, entretenir la colère ou la haine. Ce que nous faisons ici, relève du devoir de mémoire contre l’oubli et pour la manifestation de la vérité des faits, pour nous acquitter d’une dette morale vis-à-vis des tirailleurs et de leurs familles.

C’est pourquoi, nous avons mis en place un comité international de chercheurs indépendants pour aider à la reconstitution exacte des faits et à une meilleure connaissance de cette séquence de notre histoire partagée avec la France. Pour faciliter les travaux de recherches, j’ai sollicité du Président de la République Française la mise à disposition de tout document d’archive pouvant contribuer à la manifestation de la vérité, et leur collaboration, le moment venu, dans la localisation des sépultures et d’identification éventuelle des victimes », ainsi, il a annoncé cinq (5) mesures de réappropriation d’une partie de cette histoire, « Pour ma part, j’initierai plusieurs mesures de réappropriation d’une partie de cette histoire commune avec 16 pays africains frères. Premièrement, un mémorial en l’honneur des Tirailleurs sera érigé à Thiaroye pour servir de lieu de recueillement et de mémoire, ouvert à toutes les nations dont ils étaient originaires, ainsi qu’au public. Deuxièmement, un Centre de Documentation et de recherche dédié aux Tirailleurs sera érigé pour conserver la mémoire. Ce centre recueillera des archives, témoignages et récits, tout en soutenant la recherche et l’éducation autour de cette histoire partagée. Troisièmement, des rues et des places porteront le nom de cet évènement tragique, de ces soldats pour inscrire leur sacrifice dans notre quotidien et notre histoire collective. Quatrièmement, l’histoire de Thiaroye et des tirailleurs sera enseignée dans les Curricula éducatifs. Ainsi, les générations futures grandiront avec une compréhension approfondie de cette épisode de notre passé. Cinquièmement, la journée du Tirailleur est désormais fixée le 1er décembre de chaque année, jour de la commémoration du massacre de Thiaroye », a-t-il annoncé.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici