Des militaires proclament l’annulation du scrutin, après l’annonce de la réélection d’Ali Bongo.
(Par nouvelleactu, avec Rfi )
Au Gabon, quelques minutes après la diffusion des résultats officiels des élections générales indiquant la victoire d’Ali Bongo avec 64,27% des suffrages exprimés, un groupe de militaires a annoncé ce 30 août 2023 à la télévision l’annulation du scrutin et la dissolution des institutions.
« Nous mettons fin au régime en place »
Au moment où les chiffres étaient égrenés, juste avant 5h du matin, la diffusion est coupée pendant quelques minutes. Une douzaine de militaires apparaissent ensuite à l’écran. « Nous mettons fin au régime en place », déclare l’un d’eux en lisant un communiqué proclamant l’annulation des élections et la dissolution des institutions.
Dans le groupe, des bérets rouges, des gendarmes, des bérets verts de la garde républicaine et une personne en civil. Celui qui lit est un béret noir, souvent porté par les soldats des régiments blindés. Il dit s’exprimer au nom d’un « Comité de transition et de restauration des institutions ». Après avoir constaté « une gouvernance irresponsable, imprévisible qui se traduit par une dégradation continue de la cohésion sociale risquant de conduire le pays au chaos […] nous avons décidé de défendre la paix en mettant fin au régime en place », poursuit-il. « À cet effet, les élections générales du 26 août 2023 ainsi que les résultats tronqués sont annulés. »
Actuellement, c’est la confusion totale. Des coups de feu sont entendus dans certains de Libreville. Mais les militaires occupent toutes les institutions du pays. Ce coup d’Etat (en cour) intervient en plein couvre-feu et alors que l’internet est coupé dans tout le Gabon, deux mesures décrétées par le gouvernement samedi avant la fermeture des bureaux de vote afin de parer selon lui à la diffusion » de fausses nouvelles » et à d’éventuelles » violences « . La diffusion des résultats de l’élection présidentielle s’est d’ailleurs faite de façon surprenante, à 3h30 heure locale cette nuit, sans annonce préalable.
En 2016, déjà, l’élection d’Ali Bongo avait été marquée par des accusations de fraude de son rival Jean Ping, qui s’était autoproclamé président. Ali Bongo, qui s’était finalement maintenu au pouvoir, briguait un troisième mandat d’une durée réduite, de sept à cinq ans. Il dirige le Gabon depuis 2009 et la mort de son père Omar Bongo, qui avait lui tenu le pouvoir pendant quarante-et-un ans.