Lors de la célébration du 80 em anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais, le président du Comité pour la Commémoration le Professeur Mamadou Diouf est revenu sur les circonstances du massacre. Il a aussi précisé que lever le voile sur le massacre contre les manœuvres de dissimulation de la vérité est aujourd’hui, un impératif catégorique.
Le 80 em anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais a vécu hier. Avec la présence de plusieurs autorités du pays et de la sous-région, le président du comité pour la commémoration du 80 ème anniversaire du massacre des tirailleurs sénégalais a rappelé un pan de l’histoire, « La revendication des tirailleurs portait sur plusieurs questions dont les plus significatives sont les indemnités, les soldes, les primes de démobilisation et autres allocations, mais aussi les conditions du cantonnement à Thiaroye et de retour aux pays d’origine. La réponse des autorités coloniales ne s’est pas fait attendre. La violence systématique de la gouvernance coloniale reprenait ses droits. Le paradoxe est que la célébration de la « libération », l’emblème distinctif de la France à la fin de la guerre, signe le massacre des tirailleurs sénégalais à Thiaroye. Nul compte n’est tenu de leur contribution à la libération de la France encore moins des valeurs et engagements citoyens, et démocratiques encouragés par la guerre. En témoignent « les mutineries » et « révoltes » qui ont secoué les troupes coloniales ».
Selon lui, il y a plusieurs zones d’ombre au sujet du nombre de personne qui ont été massacrée. Il a aussi précisé que lever le voile sur le massacre contre les manœuvres de dissimulation de la vérité est aujourd’hui, un impératif catégorique, « Un premier bilan fait état de trente-cinq (35) morts dans une mutinerie. Le bilan officiel français dénombre 70 tirailleurs sénégalais décédés. Les estimations les plus crédibles avancent les chiffres de trois cents (300) à quatre cents (400) victimes. Cette volonté délibérée de dissimulation dénoncée par les historiens, se manifeste très tôt. Les circonstances, l’intensité des opérations répressives, le nombre de morts demeurent incertains, certaines archives administratives et militaires sont inaccessibles, falsifiées, disparues ou incohérentes. Lever le voile sur le massacre contre les manœuvres de dissimulation de la vérité est, aujourd’hui, un impératif catégorique. Nous en appelons à une collaboration franche et entière de la France », a-t-il laissé entendre.