Par Mbagnick Diouf

« L’urgence du moment : le sida à la croisée des chemins.» C’est l’intitulé du rapport mondial sur le sida 2024. En choisissant ce thème, l’Onusida pense qu’une combinaison d’engagement politique fort, d’expertise technique et de mobilisation communautaire est nécessaire pour poursuivre les progrès vers la prévention de la transmission verticale du VIH.

“Le nombre d’adultes de 15 ans et plus qui reçoivent un traitement contre le VIH a plus que doublé depuis 2015. Aujourd’hui, 81 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, Annonce la Directrice régionale de l’Onusida Afrique de l’Ouest et du Centre qui se réjouit des avancées dans la lutte contre le vih/sida.

Selon elle, malgré des contextes politico-sécuritaires difficiles dans beaucoup de pays et un épisode Covid 19 qui aura laissé des traces, la région présente des résultats encourageants que ce soit pour la réduction des nouvelles infections ou le nombre de personnes sous traitement.

Pour preuve, des pays comme le Burundi et la République Démocratique du Congo sont sur le point d’atteindre les objectifs de 95-95-95 de dépistage et de traitement du VIH parmi leur population adulte a révélé le Dr. Berthilde Gahonyayire lors du lancement du rapport mondial de l’Onusida pour l’année 2024.

Toutefois, elle reconnait qu’il y a des points à améliorer dans la prise en charge des couches les plus vulnérables que sont les enfants et les femmes « Le VIH pédiatrique est une priorité absolue dans la Région, mais seulement 35 % des enfants vivant avec le VIH recevaient un traitement en 2023. »

Cette situation du Vih pédiatrique jugée alarmante et inacceptable dans notre zone exige une action immédiate et déterminée surtout si l’on note que 76% des personnes âgées de plus de 15 ans, vivant avec le vih reçoivent un traitement antirétroviral et 70 % ont une charge virale supprimée en 2023.

« De plus, la région abrite 20 % des femmes enceintes vivant avec le VIH dans le monde, mais plus de la moitié d’entre elles ne suivent pas de traitement antirétroviral. » Ce qui peut constituer un obstacle sérieux pour l’atteinte des objectifs d’élimination en 2030. Dans ce lot de faiblesses, il faut souligner  la persistance de la stigmatisation et de la discrimination.

Certes des efforts sont en cours dans plusieurs pays pour mettre en œuvre des réformes juridiques et lutter contre ces phénomènes particulièrement à l’égard des populations clés, mais cela ne suffit pas.

« Les dernières enquêtes montrent que 33 % des personnes au Gabon et 79 % des personnes en Mauritanie, ont des attitudes discriminatoires à l’égard des personnes vivant avec le VIH. » Regrette Mme Gahonyayire.

Concernant les ressources dédiées au vih, même si elles ont globalement diminué, une augmentation de 10% des ressources totale est notée en 2023, grâce principalement à l’augmentation des ressources internationales.

L’Onusida est convaincue de la nécessité e disposer des moyens pour espérer atteindre l’objectif de mettre fin au vih sida en 2030 c’est pour cela qu’elle a proposé une nouvelle approche pour garantir la durabilité de la riposte au VIH.

Cette approche holistique couvre cinq domaines de durabilité, notamment le leadership et l’engagement politiques, les lois et politiques habilitantes, le financement durable et équitable, les services et solutions VIH fondés sur la science, efficaces et à fort impact, et les systèmes construits pour fournir des résultats.

Dans son engagement et sa détermination de mettre fin au Sida d’ici 2030, l’Onusida s’attèle à intensifier la prévention, à travailler pour éliminer les inégalités entre les sexes et à  mettre fin à la stigmatisation et de la discrimination liées au VIH.

 

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