CONSTRUCTION D’UNE GARE MARITIME À YARAKH :
La population se » rebelle » contre le « mur de la honte »
Par MassLeGrand
A Yarakh, un promoteur privé s’accapare de 9.205 mètres carrés au bord de la plage pour y construire une gare maritime. Très en colère, certains jeunes ont tout simplement demandé la démolition de ce qu’ils appellent le « mur de la honte ». Ils lancent ainsi un appel au Président de la République Macky Sall afin qu’il réagisse le plus rapidement possible face à cette situation, sans quoi, ils menacent de durcir le ton.
A Yarakh, il est aujourd’hui très difficile accéder à certaines écoles, marchés ou autres lieux. En effet, un promoteur privé à couper la plage en deux en clôturant 9.207 mètres carrés pour y ériger une gare maritime. Cette situation a causé dans ce village Lébou une colère noire des populations. Selon la sentinelle de la Baie de Hann.
Birane Yaya Wone est dans une illégalité totale
« Depuis le 01 mars 2023, Mr Wone commence des travaux de construction sur le DPM, la plage située devant la Société Arezki dans la commune de Dalifort et juste derrière l’école de Hann Montagne dans la commune de Hann Bel-Air. Il justifie ces aménagements par l’arrêté numéro 020786 en date 06 Novembre 2015 portant autorisation d’occupation du ministre de l’économie des finances et du plan. Conformément aux dispositions de la loi 76-66 du 02 juillet 76 portant code du domaine de l’Etat, cet arrêté, en son article 2 recommande des installations légères et démontables. Il prévoit 9 bâtiments sur 9205 m2.
Les articles 09 et 10 précisent que si au bout de deux ans s’il ne fait aucun aménagement, l’autorisation est retirée sans préavis. Lui, Il est resté 8 ans sans rien faire, ce qui rend caduque son autorisation », a expliqué d’emblée Mbacké Seck, sentinelle de la baie de Hann. Qui ajoute que la surface que veut utiliser le promoteur fait 5 fois la gare maritime la liaison Dakar-Gorée, « Pour rappel, la plus grande gare maritime du Sénégal, la liaison Dakar Gorée s’étale sur 1800m2 or II prévoit sa gare sur 9405m2 soit 5 fois plus. La gare centrale du Ter ne fait pas cette taille ». ainsi, Mbacké Seck ajoute que Birane Yaya Wone est dans une illégalité totale et ne dispose d’aucun papier qui peut justifier ce qu’il est en train de faire au niveau de cette plage,
« Pour faire tout cela, il faut une délibération de la ville de Pikine avec un avis de la commune de Dalifort et un quitus de conformité signé par le préfet du département de Pikine selon le code des collectivités locales. Il est incapable de fournir la moindre délibération de la ville de Pikine. Pour une gare maritime qui nécessite la construction de digues, de quais, de dragage, d’extractions de sable marin, Mr Wone et sa compagnie sont obligés de faire une étude d’impact environnemental. Aucun avis technique d’aucune direction du ministère de l’environnement du développement durable et de la transition écologique. Le code de l’environnement précis le caractère obligatoire de l’étude d’impact environnemental dans une zone protégée comme la baie de Hann, il y a déplacement de population, une modification du trait de côte, dans une zone vulnérable à l’avancée de la mer et aux inondations. Pour une concession sur le domaine public maritime il faut obligatoirement I ’avis de I ’autorité compétente ANAM, l’avis préalable de la DEEC, et les avis consultatifs de la direction de la protection civile et de HASSMAR, du PORT, de la SAR et de la SENELEC », a-t-il dit avant d’ajouter,
« Pour occuper et aménager sa gare maritime sur la seule plage fréquentable sur 4 km, il faut obligatoirement deux avis techniques de l’ANAM, agence nationale des affaires maritimes selon le décret 2009 -583 du 18 juin 2009.Mr Wone ne respecte ni la constitution, ni le code de la marine marchande, ni le code de I ‘environnement ni le code général des collectivités locales, ni le code de l’urbanisme ni le code de l’assainissement ni le décret de création de l’Anam, ni le décret d’application du code de I ’environnement ni la norme NSOS-61 », conclu Mbacké Seck.
Selon la conseillère municipale de la commune de Hann Bel-Air, Aminata Gueye, avec les constructions de ce promoteur, les infrastructures sont devenues aujourd’hui inaccessible,
Les écoles, mosquées, marchés deviennent inaccessibles
« Les populations de Bel Air n’arrivent plus à aller à l’école, elles n’arrivent plus à aller au marché, même pour aller à la mosquée c’est tout un problème. Ce gars n’a rien fait de conforme avec la loi sénégalaise. On ne peut pas faire un projet de cette envergure sans une étude d’impact environnementale. Cela veut dire qu’il y a autre chose qui est derrière ce projet mais pas une gare maritime. Nous ne voulons pas d’une gare maritime. Tout ce qu’on lui demande c’est qu’il arrête le projet et qu’il parte parce que vraiment nous ne l’accepterons pas. S’il s’agit de mourir, ce sera notre vie contre lui », a-t-elle fait savoir avant d’annoncer que les 9.205 mètres carrés ont été cédé au promoteur à raison de 3.400.00 FCFA le mètre carré.
9.205 mètres carrés céder au promoteur à 3.400.000 FCFA, le mètre carré
« Ce qui se passe ici on peut dire que c’est de l’escroquerie totale. C’est de la forfaiture parce qu’un promoteur vient nous imposer sa force. Comment peut-on donner 9.205 mètres carrés à une tierce personne à 3.400.000 FCFA le mètre carré pied dans l’eau. Je pense tout simplement que c’est du jamais vu au Sénégal. Les documents qu’il nous a montré, le projet qu’il veut nous faire croire en tant que yarakhois, nous ne l’accepterons jamais. Il nous parle d’un projet de gare maritime.
Le projet de gare maritime c’était un projet avec le Président Abdoulaye Wade. Mais, il faut qu’on se dise la vérité. Comment une gare maritime peut occuper 9.205 mètres carrés. Nous disons que ce n’est pas une gare maritime, il y a un détournement d’objectif, c’est ce que le promoteur est en train de faire. Nous avons carrément qu’il y a une main derrière ce gare. La forfaiture ne passera pas à Hann, c’est des temps révolus », a annoncé la conseillère municipale.
Djibril Diop, chargé de la communication du collectif pour la protection du littoral « Nous pensons que ce promoteur a des souteneurs au niveau de l’administration »
Très en colère, les jeunes des quartiers de la commune de Dalifort et Hann Bel Bel-Air sont déterminés à faire tomber le mur de clôture et ils pensent que ce promoteur a des souteneurs dans l’administration, « Ce qui s’est en train de se passer au niveau de la plage de Dalifort est juste incroyable. Cette plage appartenait jadis à la commune de Hann Bel Air mais depuis le découpage de 2008 cette plage appartient à la commune de Dalifort. Toute la population des deux communes fréquentait cette plage pour se baigner, s’entrainer ou prendre de l’air. Depuis quelque temps, il y a un gars qui est venu présenter des papiers dont un arrêté du ministère des finances de 2014 et signé par le ministre Birima Bangara.
Le gars veut tout simplement priver la population cette plage ce que nous n’allons pas accepter. Maintenant, nous avons déposé des lettres à la présidence, au gouverneur de Dakar, aux préfets de Dakar et de Pikine, les sous-préfets de Dagoudane et de Grand Dakar, aux maires de Hann Bel-Air et celui de Dalifort mais jusque-là aucune autorité n’a réagi et c’est ce qui nous pose problème. Nous pensons que ce promoteur a des souteneurs au niveau de l’administration mais nous allons faire face », a fait savoir Djibril Diop.
Ibrahima Mar, président conseil local de la pêche artisanal (CLPA) de Rufisque : « la pêche sera fortement impactée dans cette zone »
Venu prêté main forte aux habitants de Dalifort et Yarakh, le président du conseil local de la pêche artisanal informe que ce gare n’a pas sa raison d’être car cela pourra affecter la pêche artisanal, « Je suis venu aujourd’hui à Yarakh uniquement pour soutenir mes camarades pêcheurs dans ce combat. Comment peut-on mettre un mur de cette envergure au niveau de la plage. Aujourd’hui, on ne peut plus vaguer tranquillement ses occupations dans cette plage. Sur le plan de la pêche, nous n’aurons plus un endroit où accoster nos pirogues. Ceux qui faisaient la pêche au bord de cette plage ne pourrons plus le faire à cause de cette clôture », a fait savoir Ibrahima Mar.
Abdoul Wahad Sow, président du comité de gestion de l’AMP de Gorée,
Ce projet n’est pas en conformité avec les objectifs assignés à l’AMP »
Au-delà des conséquences que ce projet va engendrer au niveau de l’environnement, la population va aussi souffrir. C’est pourquoi, le président du comité de gestion de l’AMP Gorée demande à l’Etat de prendre ses responsabilités, « L’AMP de Gorée s’étend de Cap Manuel à Rufisque donc, c’est toute la partie marine et sur tout le littoral et la partie côtière. Le site qui fait actuellement l’objet de ce projet qui n’est pas clair à notre vision. Aujourd’hui, on nous dit que c’est une gare maritime. Nous savons tous ce que cela peut engendrer en termes de pollution, mais cela peut être source d’accident pour les mammifères marins. Ce projet n’est pas en conformité avec les objectifs assignés à l’AMP.
Je pense qu’il faut que les autorités prennent leurs responsabilités en préservant les intérêts des populations. Dans les piliers du développement durable, il y avait l’aspect économique, social et environnemental. Si ces trois composantes ont étaient respectés avec un équilibre, on peut dire que le projet est durable et récemment, un nouveau pilier a été introduit et c’est l’acceptation sociale. C’est-à-dire que quel que soit l’aspect bénéfique du projet, les populations n’ont pas accepté ce projet, on dit que le projet n’est pas durable. Ce projet-là, ne peut pas être un projet viable, ni durable car il n y a pas l’acceptation de la population », a-t-il plaidé.
Selon le lutteur et habitant à Yarakh Moussa Ndoye, si les autorités de réagissent pas face à cette situation qu’ils sont en train de vivre, ils useront d’autres moyens pour faire reculer Birane Yaya Wone
Moussa Ndoye lutteur, « nous avons des plans pour faire reculer ce gars et nous le ferons »
« Nous n’allons jamais accepter que ce projet se tienne. C’est dans cette espace clôturé que nous avons tout fait. C’est là ou s’entraine les lutteurs et autres sportifs. On nous a chassé des écoles, c’est le seul lieu qui nous reste pour s’entrainer donc nous n’allons jamais accepter qu’un privé vienne nous prendre cela. Nous avons toujours voulu utiliser le chemin pacifique si aujourd’hui, les autorités ne réagissent pas, nous savons comment faire pour obtenir gain de cause. En tout cas, nous avons des plans pour faire reculer ce gars et nous le ferons », alerte le lutteur Moussa Ndoye.
Birane Yaya Wone de Greenwich Meridian international trading se lave à grand eau
Aussitôt accusé, la réponse du promoteur Birane Yaya Wone ne s’est pas fait entendre, il souligne qu’il a tous les papiers nécessaires ainsi, il compte servir une citation direct à Mbacké Seck, « depuis qu’on a commencé la construction de cette gare maritime, qui fait partie du périmètre communal de Dalifort et nous sommes bien accompagné par le maire qui est là-bas. Aujourd’hui, il y des 2 voire 3 personnes qui s’activent pour emballer la population pour ternir l’image de notre projet. La commission de contrôle des opérations domaniales nous a octroyé ce site depuis 2014. A chaque fois, ils disent que j’ai de faux papiers mais si je brandi de faux papiers, il y a des juridictions qu’il faut saisir, ils n’ont qu’à les saisir c’est mieux. Aujourd’hui, j’ai érigé des murs après une bataille épique judiciaire de plus de 04 années.
Ils sont en train de mener une bataille c’est pourquoi j’ai jugé nécessaire de rétablir la vérité sur ce projet qui va créer des milliers d’emploi. Aujourd’hui, l’Etat continue à nous apporter tout son soutien. Sur les plateaux de télévision et autres, Mbacké Seck est entrain de ternir l’image de notre société, l’image de notre projet c’est pourquoi, je compte lui servir une citation direct dans les délais les meilleurs pour qu’il apporte les preuves de