Il n y a pas une pirogue de 300 personnes qui a quitté Kafountine pour aller en Espagne, cette précision est du consul général du Sénégal à Dakhla Babou Séne qui dans un entretien accordé à LIBERATION informe que du 20 Juin au 14 Juillet, ils ont eu à accueillir plus de 500 jeunes qui ont pris départ au Sénégal. 

 

Libération : Faites-nous la situation qui prévaut actuellement là-bas à Dakhla (Maroc) ?

Babou Séne : Je voudrais d’abord confirmer le communiqué publié par le ministère des affaires étrangères concernant nos compatriotes qui seront rapatriés ce weekend. Les 260 vont quitter le Maroc aujourd’hui, ils vont ensuite traversés la Mauritanie en direction de Rosso Sénégal. Mais, il faut souligner qu’il y a deux personnes parmi eux qui sont malade. Pour ces cas, j’ai insisté pour qu’il reste quelques jours au Maroc le temps de se soigner afin de se rétablir complétement et après, nous ferons le nécessaire pour qu’ils rejoignent leurs familles respectives.

Et quand est-il pour le convoi de 46 personnes qui est arrivé dernièrement ?

Pour cette pirogue, il faut préciser qu’elle avait quittée Rufisque, il y a des passagers qui habitent Thiawléne Rufisque, Arafat Rufisque etc… d’après les informations qu’ils nous ont communiquées. Dans cette pirogue, il y a un décès. Et pour ce cas, sa famille est informée. Je suis en contact avec la famille et nous nous occupons des procédures en vue de son rapatriement.

Le gars est décédé dans la pirogue encours de route ou bien là-bas au Maroc ?

Il faut souligner que ce garçon est décédé en cours de route, dans la pirogue. Maintenant, nous avons identifié et informé sa famille et dans les jours qui viennent, le corps sans vie du jeune homme sera rapatrié au Sénégal avant que sa famille puisse faire le deuil.

Et concernant la pirogue dont-on parle avec à son bord 300 personnes, avez-vous des nouvelle de cette embarcation ?

En réalité, c’est 147 personnes qui sont arrivées ici à Dakhla. En faites, il y avait pas de pirogue de 300 personnes. Ces passagers nous ont dit qu’ils n’étaient pas 300. Il faut aussi signaler que cette pirogue a pris départ à Abéné près de Kafountine et après Abéné, ils ont fait escale à Kafoubtine pour prendre des clients c’est pourquoi, les gens pensent qu’ils ont pris départ à Kafountine mais non. Ils sont arrivés avant-hier nuit.

D’après les échanges que vous avez eus avec ces jeunes, ils disent avoir fait combien de jours avant d’arriver au Maroc ?

D’après les témoignages des uns et des autres, ils m’ont dit qu’ils ont durée. Ils ont quittés avant la fête de la Tabaski vers le 24 et le 25 Juin. Il faut aussi noté qu’ils sont très bien arrivés.

Alors, pour ces derniers arrivés, qu’est-ce que vous avez prévus pour leur rapatriement au-delà de ceux qui vont quitter aujourd’hui ? 

C’est la procédure habituelle qui est toujours de rigueur, je contacte les deux ambassades du Sénégal à Rabat et celui de Nouakchott pour coordonner avec les autorités au niveau central. Et moi, je coordonne avec les autorités locales. Mais, nous faisons d’abord l’identification, j’ai envoyé une équipe du consulat là où ils seront logé, c’est-à-dire à 300 kilomètres de Dakhla.

Donc aujourd’hui samedi, c’est un convoi de 260 personnes qui va prendre départ ?

Exactement, nous avons déjà pris toutes les dispositions pour que ces personnes puissent voyager tranquillement et renter au pays. Maintenant, les pirogues de 47 et 147 vont rester encore quelques jours le temps qu’on s’occupe de leur procédure de rapatriement. Il faut signaler que le rapatriement n’est pas automatique ça prend quelques jours parce qu’il y a trois pays qui sont concernés à savoir le Maroc, la Mauritanie et le Sénégal et nous travaillons en synergie pour avoir toutes les autorisations nécessaires d’abord le Sénégal qui accepte de reprendre ces ressortissants mais également de la Mauritanie qui accepte le transit et également du Maroc qui rapatrie.

De la veille de la Tabaski à aujourd’hui, vous avez dénombré combien de jeunes dont les embarcations ont échouées à Dakhla ? 

Il faut dire que depuis la veille de la Tabaski, précisément du 20 Juin au 14 Juillet, nous avons noté plus de 500 arrivés. Maintenant, nous avons pris toutes les dispositions pour mettre ces jeunes-là dans de très bonnes conditions de retour. Nous pensons la nuit avec eux et nous faisons le nécessaire pour qu’ils se sentent à l’aise là où ils sont actuellement.

Mais est ce qu’il vous arrive parfois d’échanger avec les jeunes pour savoir leurs réelles motivations ? 

Je discute souvent avec eux, je tiens des séances de travail avec eux et nous discutons de manière cordiale et franche. C’est-à-dire on se dit des vérités et j’en profite pour leur donné des conseils. Ce qu’ils m’expliquent en général c’est qu’ils veulent gagner de l’argent, aider leurs parents. C’est un discours commun et c’est ce que tout le monde dit. Le pays est difficile, ils n’ont pas de travail au pays, mais moi, j’attire leur attention sur les risque. C’est-à-dire le danger. Nous essayons aussi de les informer sur les dispositifs que l’Etat du Sénégal a mis en place pour eux.

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