Par Younoussa BALDE

C’est une lapalissade de dire que le secteur de la pêche traverse une crise depuis quelques années. Ces difficultés ont pour nom : surexploitation des espèces vitales pour la sécurité alimentaire nationale, telles que les sardinelles, les éthmaloses, les chinchards, les maquereaux, etc), la rareté de poisson s’est traduite par des difficultés d’accès à la matière première le long des chaines de valeurs.

A cela, s’ajoutent la problématique de l’exploration et de l’exploitation du pétrole et du gaz dans les zones de pêche et celle du changement climatique. Sans oublier les accords de pêche que les pêcheurs artisanaux ne cessent de décrier. Selon organisations de la pêche artisanale et industrielle du Sénégal, membres de la coalition nationale pour une pêche durable (CNPD), il est aujourd’hui urgent de mettre en œuvre des mesures pertinentes afin de parvenir à « Une Pêche durable gérée de manière transparente et inclusive au bénéfice des populations sénégalaises à l’horizon 2030 ».

Ces organisations ont signé hier une charte pour une pêche durable. La rencontre s’est déroulée à la maison des pêcheurs d’Ouakam. Selon Mouhamed Sylla, membre de la coalition, les organisations de la pêche artisanale et industrielle iront vers les candidats à la présidentielle de février prochain pour signer une charte pour une pêche durable. La charte est composée de 13 points.

Les organisations de pêche veulent que les candidats s’engagent à : geler l’octroi de toute nouvelle licence de pêche industrielle sur des stocks pleinement exploités et surexploités, à appuyer la mise en œuvre des mesures visant la restauration des écosystèmes dégradés et la réduction de la pollution marine, à auditer la flotte industrielle nationale et le parc piroguier et publier la liste des navire, de renforcer le suivi, contrôle et surveillance (SCS) de la pêche artisanale et industrielle et la lutte contre la pêche INN, à réserver exclusivement l’exploitation et la commercialisation de la sardinelle et de l’éthmaloses aux acteurs nationaux pour le ravitaillement du marché national afin de renforcer la sécurité alimentaire nationale et la création d’emplois, à promouvoir la gestion concertée des stocks partagés de petits pélagiques.

Ce n’est pas tout. Elles réclament aussi des candidats des engagements fermes pour faire une évaluation indépendante, par la partie sénégalaise, de l’accord de pêche Sénégal/UE avant toute négociation pour le renouvellement d’un nouvel accord de pêche et partager les résultats avec les parties prenantes (professionnels, administration, etc.), à améliorer la représentativité des professionnels de la pêche dans les instances consultatives (CNCPM, CCALP, etc.), à s’engager à mettre en œuvre les Standards internationaux et bonnes pratiques de transparence, à mettre en place des mesures de mitigation des risques liés à l’exploitation du pétrole et du gaz et attribuer au secteur de la pêche un pourcentage issu de l’exploitation du pétrole et du gaz pour appuyer la gestion durable des pêcheries et les mesures de sauvegarde sociale, à institutionnaliser la journée nationale dédiée au secteur de la pêche, à tenir un Conseil présidentiel sur la pêche et l’Aquaculture et à promouvoir la mise en œuvre des mesures d’adaptation et d’atténuation des effets du changement climatique et de résilience des communautés de pêche.

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