(Avec Mbagnick Diouf)

« L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estime à plus de 2 millions le nombre de femmes qui souffrent de fistules dans le monde ». Selon le Dr. Cheikh Touré, Directeur Régional de l’ONG Intrahealth Afrique de l’Ouest et du Centre :

« Parmi ces femmes, 90% d’entre elles vivent en Afrique au sud du Sahara et Asie du Sud. Si rien n’est fait, des milliers de nouveaux cas surviendront dans le monde les années à venir. » Ajoute le docteur. Ces informations sont livrées par le professionnel de santé à au cours d’une conférence virtuelle à l’intention d’une cinquantaine de journalistes membres du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN), le Dr. Touré, dans les détails, est revenu sur la fistule obstétricale qui est une lésion induite lors d’un travail prolongé.

Pour le médecin, cette pathologie survient pendant l’accouchement, « C’est quand la tête de l’enfant bute et exerce une pression continue contre les os du bassin, comprimant les tissus. Le plus souvent le bébé mort-né, finit par être expulsé. C’est là qu’apparaît une déchirure entre les voies urinaires et la paroi vaginale : c’est la fistule vésico‐vaginale ou recto‐vaginale. Si la femme elle –même survécut, elle va perdre ses urines, ses fèces, ou les deux sans discontinuer. » Une situation qui met très mal à l’aise la femme.

Pauvreté, insuffisance de ressources humaines et matérielles

Le responsable de l’ONG Intrahealth Afrique de l’Ouest et du Centre, estime que les cas de fistules sont plus présents dans les pays on note un fort taux de mortalité maternelle « Quand on nous demande de faire la cartographie des pays où les femmes meurent en donnant la vie, c’est la même cartographie que les cas de fistules ».

Ce sont le plus souvent des pays qui souffrent des crises de ressources humaines dans le domaine de la santé. « Ce sont les pays qui n’ont pas atteint l’objectif de l’OMS c’est-à-dire 23 prestataires de santé pour chaque 10 000 habitants ». Dans les pays qui disposent de systèmes de santé de qualité et de professionnels qualifiés, on ne parle pratiquement plus de fistule.

Dr Touré ne manque pas d’indexer la pauvreté et la malnutrition qui sont aussi des facteurs majeurs qui favorisent la survenue des fistules de même que les grossesses précoces, c’est-à-dire la grossesse avant le développement complet de la région pelvienne. Toutefois, on peut retrouver dans le lot des fistuleuses, des femmes plus âgées, ayant déjà connu des maternités.  Les Pratiques néfastes comme que l’excision, des erreurs médicales issues des césariennes sont aussi des facteurs favorisant la fistule.

En mettant un terme à cette rencontre, le conférencier estime qu’il une grande nécessité de communiquer sur les fistules qui peuvent être évitées. De ce fait, il compte beaucoup sur les professionnels des médias, notamment les journalistes qui ont un grand rôle à jouer dans la prévention. Un appel qui n’est pas donné dans l’oreille d’un sourd. En effet, le Président du REMAPSEN, Bamba Youssouf exhorte ses confrères à parler plus de cette pathologie pour sauver des femmes qui sont exposées.

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