Séries de drame au Sénégal :

Entre la mer et la route, qui tue le plus ?

Par Younoussa BALDÉ 

Le Sénégal s’est encore réveillé ce mercredi dans la douleur, avec un accident routier dramatique. Il s’est produit à la sortie de Nguène Sarr, à quelques kilomètres de Louga. Le bilan fait état de 24 morts et d’une cinquantaine de blessés. L’éclatement d’un pneu du bus serait à l’origine de l’hécatombe. Le bus venait du Fouta, via de Saint Louis.

Cet axe est en passe de devenir l’un des plus accidentogènes. Le 16 janvier 2023, la collision d’un car de transport en commun avec un camion avait fait 22 morts et plus d’une dizaine de blessés. En l’espace de six (06) mois, près de 50 morts sont enregistrés sur l’axe Nguène Sarr-Louga.

L’accident de Kaffrine, survenu au début du mois de janvier, est encore frais dans nos mémoires. Le choc frontal entre deux bus avait fait 50 morts.

Les chiffres sont glaçants. De janvier à juillet, trois accidents seulement, ont fait près de 100 morts, avec des dégâts matériels très énormes.

Mais à côté de la tragédie routière, il y’a le drame maritime. La mer est devenue un « Cimetière ouvert » pour les jeunes sénégalais, désireux de se rendre en Europe, via la mer. Lundi 24 juillet dernier, le chavirement d’une pirogue au large des cotes de Dakar (Ouakam) a fait 16 morts, selon un bilan officiel. Il y a eu trois rescapés et plusieurs personnes sont portées disparues. Elles sont toutes des migrants qui tentaient d’émigrer irrégulièrement.

La semaine dernière, à Saint-Louis, le chavirement de pirogue a fait 8 morts et des disparus. Il s’agit aussi de jeunes qui tentaient l’émigration irrégulière. Mais il y’a à peine deux semaines, les médias avaient fait état de 300 migrants morts en mer, parmi eux, il y aurait de nombreux sénégalais (l’information n’est pas officielle).

Après l’émotion, l’oublie.

Les drames sur les routes et en haute mer sont accompagnés par des vagues d’indignation et d’émotion. Les autorités et les populations n’en parlent que pendant deux à trois jours. Les médias en font leurs choix gras, mais au bout d’une semaine, on n’oublie. Les accidents dramatiques de Kaffrine et de Louga survenus au mois de janvier dernier sont rangés aux oubliettes.  Une batterie de mesures avaient été prises par les autorités pour tenter de juguler les accidents (Ndlr, 23 mesures) mais seules deux sont respectées : l’interdiction de voyager la nuit et la limitation du port de bagages. Le reste… ?

Pendant ce temps les routes continuent de faire des victimes. Quand la mer s’y mêle, c’est dire que l’heure est grave au Sénégal !

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